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Entretien avec Juba Laksi, SG de la Fondation Matoub Lounès
Le 25 Juin 2010 à 18h00


Il y a douze ans, le 25 juin 1998 vers 13h25, le chanteur kabyle Matoub Lounès était assassiné par un « commando armé » au lieu-dit Tala Bounane, il était accompagné par son épouse Nadia et de ses deux belles-sœurs Farida et Ouarda.

La vérité sur les circonstances de son assassinat n'est pas encore connue et ne le sera certainement pas de sitôt tant les zones d'ombre et les manipulations sont légion par rapport à ce dossier malgré l'acharnement admirable de sa mère, veuve et sœur à élucider cette affaire.

En 2010, il est vraiment dommage de voir la dimension de l'Artiste et la commémoration de son assassinat réduites à une exposition de photographies et à un concours de poésie, mais doit-on reprocher aux jeunes membres de la Fondation qui porte son nom de « persévérer comme ils peuvent », certainement pas.

En cette occasion du souvenir, nous nous sommes entretenus avec Juba Laksi, actuel Secrétaire Général de la Fondation Lounès Matoub, qui malgré son jeune âge (24 ans) garde le sacrifice et les idées de son « aîné » en mémoire, chose que nous devrions tous avoir.

Plusieurs années sont passé depuis la création de la Fondation Matoub Lounès, quel bilan peut-on en faire aujourd'hui ?

La Fondation Matoub Lounès a été créée en septembre 1998, son objectif était de faire jaillir la vérité sur l'assassinat de Matoub Lounès et de protéger son œuvre poétique et artistique.

Mais depuis deux ans, nous avons essayé de faire avec les moyens du bord, nous nous sommes en quelque sorte isolés surtout du côté financier et avons essayé de travailler pour nous-mêmes.

Le travail de mémoire que nous avons fait depuis deux ans est vraiment riche et la plus grande réussite de notre organisation est de soutenir la famille Matoub dans la recherche de la vérité sur l'assassinat de Lounès Matoub et puis de créer un fond documentaire « Lounès Matoub » afin de le mettre à disposition des chercheurs, ceci est nos deux plus grandes réussites pour l'instant.

Nous avons constaté un manque d'engouement de la population pour votre organisation après qu'elle ait suscité beaucoup d'espoirs à sa création, à quoi incombez-vous cela ?

Désolé, mais il faut que les gens le sachent, le siège de la Fondation Lounès Matoub reçoit plus de 250 visiteurs par jour, ce qui fait de lui l'un des lieux les plus visités en Kabylie et chaque année, nous arrivons à atteindre les 1500/2000 adhérents.

Donc, je suis désolé, mais la Fondation Lounès Matoub n'est pas abandonnée au contraire, elle se renforce de jour en jour parce qu'aujourd'hui il y a toujours des gens qui viennent et qui cherchent après Lounès Matoub, son œuvre et la vérité sur son assassinat.

C'est ce que nous avons pu constater hier (22 juin 2010 NDLR) lors de la conférence autour de Lounès Matoub où il y a eu une importante assistance tout en signalant qu'il y aura plus de 150 délégations le 25 juin prochain qui viendront se recueillir sur sa tombe.

À l'origine, la Fondation Lounès Matoub s'interdisait tout « mélange » institutionnel à ses activités, actuellement elle est amenée à composer avec elles pour l'organisation d'une simple exposition…

Il faut souligner déjà que ces journées commémoratives, nous les avons mis en place en collaboration avec le mouvement associatif, mais la participation de la Direction de la Culture de Tizi-Ouzou nous a permis de prendre en charge certaines dépenses qu'on ne pouvait pas se permettre à cause de la crise financière qui touche notre organisation depuis deux ans, mais rien n'empêche que nous sommes là, à la Maison de la Culture Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou, fiers de venir travailler ici dans ce lieu, car il faut dire que ça reste le seul espace où on peut organiser de telles activités.

Douze ans après l'assassinat de Lounès Matoub, où en est-on avec l'enquête que ce soit officiellement ou officieusement ?

Avant de revenir sur l'enquête, je vous informerai que depuis plusieurs années, nous sommes en train d'assister à un perpétuel report du procès en trouvant à chaque fois des excuses et en présentant différents « assassins potentiels » de Lounès Matoub que si on se mettait à les comptabiliser on se retrouverait avec des milliers de personnes, mais notre plus grande réussite, que ce soit pour la famille Matoub ou pour la Fondation, est d'avoir tenu ce procès depuis douze ans –si on le comparerait avec celui de l'assassinat de Boudiaf qui a été plié en 48 heures–, nous, nous avons tenu tête aux autorités et nous revendiquons toujours la vérité sur l'assassinat de Lounès Matoub.

Vous n'avez pas d'éléments nouveaux à nous annoncer à ce sujet ?

Pour l'instant, la famille a été convoquée pour un procès, mais celui-ci a dû être reporté pour cause de problèmes de santé de Malika Matoub mais il y aura des éléments nouveaux bientôt qui seront annoncés à partir du 25 juin.

Le programme mis en place pour la commémoration de cette année est « maigre » par rapport à la dimension de l'Artiste, aucune mobilisation populaire, est-ce un fléchissement ou un éloignement de la revendication de la vérité sur l'assassinat de Lounès Matoub ?

En Algérie aujourd'hui, le mouvement associatif et même les partis politiques a beaucoup fléchi, car depuis des années ceux-ci sont victimes du « Système » mais cela dit nous sommes parmi les rares structures qui ouvrent quotidiennement leurs portes de 8h du matin jusqu'à 17h, c'est un énorme acquis, nous pouvons dire que « nous tenons le maquis ! ».

Que fait concrètement la Fondation Lounès Matoub pour la promotion et la protection de la mémoire de Matoub Lounès ?

Nous avons un projet qui consiste en la création d'un fond documentaire sur Matoub Lounès, une commission scientifique va être mise en place cette année lors de l'Assemblée Générale Ordinaire qui se tiendra en juillet prochain, elle aura à sa charge de constituer ce fond documentaire et à le mettre à la disposition des chercheurs qui s'intéressent à l'œuvre de Lounès Matoub.

Comment ou par qui sera financé ce projet ?

On trouvera les moyens de le financer, mais ils seront certainement des moyens locaux, c'est la Fondation qui prendra ça en charge ce projet.

Qu'est-ce qui vous manque actuellement pour mener à bien vos objectifs ?

Il s'agit du manque de moyens financiers, mais avec l'engagement des jeunes, aujourd'hui, il y a une véritable relance au sein de la Fondation Lounès Matoub, il y a des jeunes qui activent, notre bureau exécutif a une moyenne d'âge de 28 ans, je suis Secrétaire Général et j'ai 24 ans aujourd'hui, c'est cet acharnement et cette envie des jeunes pour faire avancer cette structure qui reste notre atout.

Pensez-vous qu'on saura un jour les tenants et les aboutissants de « l'affaire de l'assassinat de Lounès Matoub » ?

Avec tous les efforts de la Présidente de la Fondation, Malika Matoub sœur de Lounès, de sa mère, Nna Aldjia, et des membres de la Fondation, nous avons bon espoir parce qu'il y a des compétences qui vont y œuvrer.

Kabylie, le 25 juin 2010
Entretien réalisé par : AJQAS
Source: Kabyle.com


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sotimanit a écrit le 24/08/10 à 04:03
il me parait que le manque de moyens finaciers ne sera pas vraiment un obstacle épineux; mais le plus important c'est d'acquerir a nouveau l'emotion du peuple envers la mort de notre rebelle.je tiens avous remercier pour vos effort fournis pour arrcher la verité.


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