La soeur musulmane
Aurons-nous droit de cité au sein de notre peuple,
Ou bien serons-nous courbées à jamais ?
Ceux qui dessèchent notre vigueur
Du droit ont fait un crime.
J'en appelle à toi, Dieu tout-puissant,
Nous sommes réduites au silence, assoiffées;
Redresse au moins notre sort dernier
J'ai levé les yeux au ciel
Pour voir mon étoile bannie;
Si au moins c'était l'hiver, nous aurions dit
Que c'est là une condition échue à tous.
Mais c'est à moi seule que Dieu bat froid;
Pour moi il n'éprouve que rancune,
Qui me voue d'irrémissibles supplices.
Viens, voile de la honte, et tourmente-moi:
De la sagesse proscris jusqu'à la langue.
Ils ont terrassé mon honneur
Ils ont piétiné ma dignité;
Mais toi, mon aimé, prends la fuite;
Voici tout mon être agonisant.
Et mon cœur saisi de rage
Implore mes forces dernières;
Ma beauté en est dévastée.
Si ma jeunesse jamais ne s'est épanouie,
Par toi, mes rêves fleurissent
Chacun s'abrite en sa demeure
Quand surgit l'heure des épreuves.
Sciemment, je t'abandonne, demeure,
L'heure des épreuves dû-t-elle surgir.
Mère, de grâce ne m'accable pas,
Tu le sais : nous sommes harassées, ravagées;
L'infortune s'est abattue sur nos épaules.
Vaine est l'attente dans le secours de Dieu.
Les femmes ! Quant aux autres…